Creuser un puits

Projet

- Creuser un puits à quatre mètres de profondeur pour récupérer l'eau de la nappe phréatique située à 3 m de profondeur et disposer d'un arrosage extérieur totalement gratuit permettant d'arroser son jardin ou d'alimenter un kärcher pour démousser son toit, nettoyer sa terrasse ou sa voiture sans gaspillage d'eau traitée, la ressource en eau étant surabondante dans ma vallée très humide.

Durée des travaux

- une soixantaine d'heures

Fournitures

- deux tubes PVC de 90 cm de diamètre récupérés sur des chantiers et tronçonnés en 3 m, un tissu géotextile, des pavés autobloquants, un surpresseur, une nourrice, des tuyaux PER, des raccords PER, un pressostat, un hydrostop, une purge, un robinet, un filtre pour pompe, une pompe de surface, un tuyau muni d'une crépine et d'un clapet anti retour.

Outillage

- un sceau, un pied de biche, une corde, une échelle

Coût

- environ 1000 euros pour le matériel de plomberie

Mise en oeuvre

- Bécher un cylindre de terre végétale de 90 cm de diamètre sur une trentaine de centimètres environ jusqu'à atteindre la couche de limon argileux

- Dégager à la pelle ou au pied de biche, le limon et les pierres meulières qui s'y nichent jusqu'à une profondeur de 1 m 80 environ

- Renverser un premier tube de 3 m dans la cavité, ce dernier s'enfonçant sous son propre poids jusqu'à dépasser de 1,20 m

- Placer une échelle dans le tube pour pouvoir y descendre puis faire enlever l'échelle par une tierce personne

- Creuser à la pelle ou au pied de biche sous ses pieds, y compris sous le bord inférieur du tube PVC afin qu'il s'enfonce lentement. Compter une descente de 50 cm environ par demi-journée de travail et un effort physique certain car la position n'est pas confortable donc si mal au dos s'abstenir

- Faire évacuer le limon et les pierres dans un sceau remonté au moyen d'une corde par un assistant

- Lorsque le tube est totalement enfoncé, il atteint la nappe phréatique et de l'eau apparait au fond. Il faut alors évacuer à la fois le limon, les cailloux et de l'eau. En revenant le lendemain, le fond du puits devient occupé par une hauteur d'eau grandissante avec l'avancement du creusement. Il faut alors disposer d'une pompe de surface pour pomper l'eau avant de pouvoir continuer à creuser

- Lorsque le tube a atteint les quatre mètres, laissant au dessus de lui un cylindre entouré de limon, basculer le second tronçon, pour réaliser un emboitement mâle-femelle. Il ne reste plus qu'à couper le second tronçon qui dépasse de deux mètres par rapport au sol pour le ramener à un dépassement de un mètre seulement

- Après vidage complet du fond du puits de son eau, poser un géotextile pour filtrer l'eau et poser par dessus des autobloquants afin de le maintenir en place

- Creuser une tranchée à 80 cm de profondeur (hors gel) pour relier le puits à une pompe de surface installée dans un regard et alimentant un surpresseur

- Installer une nourrice sur la pompe ainsi qu'un pressostat, un hydrostop et une purge

- Relier la nourrice à un ou plusieurs robinets



Difficultés rencontrées et astuces

- La première difficulté fut de savoir à quelle profondeur se trouvait la nappe phréatique. Le niveau de la rivière permettait de l'estimer mais le flair d'Hervé, un de mes amis géologue fut le plus efficace. Afin de s'en assurer, ce dernier me prêta une tarrière à main, sorte de gros tire-bouchon qu'on enfonce dans la Terre pour faire des prélèvements et l'analyser. Cet outil ne me fut pas d'un grand secours car il buta très vite à moins d'un mètre sur les pierres meulières. Aussi décidai-je de creuser malgré tout, quitte à reconvertir mon puits en récupérateur d'eau de pluie si je n'atteignais pas la nappe phréatique

- La seconde difficulté fut de dégager les pierres meulières qui se trouvaient sous la bordure circulaire inférieure du tube, au pied de biche, cette opération pouvant prendre une dizaine de minutes, comme une dent qu'on chercherait à arracher

- La troisième difficulté fut, une fois la pompe et son surpresseur installés, d'avoir des coups de bélier qui ne cessaient pas, en mettant celle-ci en route. La chose disparut en mettant une purge à l'extrémité haute de la nourrice afin d'évacuer les bulles d'air emprisonnées, responsables de ce phénomène.

- La quatrième difficulté fut de résoudre un certain nombre de pannes : Tout d'abord, les pressostats étant souvent sollicités pour couper la pompe quand la pression maximale souhaitée est atteinte dans le surpresseur, les contacts tendent à s'y user rapidement, c'est à dire dans une durée comprise entre 5 et 10 ans. De même les clapets anti-retour faits en plastique ont également des durées de vie plus courtes que ceux métalliques employés auparavant. Mais ce n'est pas très compliqué de les changer. Il suffit de dévisser la crépine

- La cinquième difficulé vient de ce que les pompes, y compris de très bonne qualité comme celle que j'avais acheté, ne sont pas éternelles. La mienne a fait une douzaine d'années de bons et loyaux services avant de générer un court-circuit, peut-être à cause de l'environnement humide dans lequel elle se trouvait, puisque dans un regard extérieur. j'ai donc décidé de revenir au système prévalant dans la ferme de ma grand mère, la fameuse pompe à main, comme celle que l'on trouve au bord des sentiers de randonnée, car au final, pomper comme un shadock un peu chaque jour pour remplir une citerne aérienne ne me parait pas plus débile que de transférer des millions d'un coin de la planète à un autre afin d'augmenter sa richesse